Roadmaster (Stephen King)

Roman de l’américain Stephen King publié en 2002 sous le titre From a Buick 8. La traduction française de François Lasquin paraît en 2004 chez Albin Michel.

 

Présentation de l’éditeur:

Un inconnu s’arrête dans une station-service perdue au fin fond de la Pennsylvanie, au volant d’une Buick « Roadmaster », un magnifique modèle des années 1950… qu’il abandonne là avant de disparaître. Alertée, la police vient examiner le véhicule, qui se révèle entièrement factice et composé de matériaux inconnus.
Vingt ans plus tard, la Buick est toujours entreposée dans un hangar de la police d’État, et rien n’a filtré des phénomènes surnaturels qui se produisent à son entour, et qu’elle semble provoquer. Un homme veut cependant savoir la vérité : Ned Wilcox, le fils du policier initialement chargé de l’enquête, mort depuis dans un mystérieux accident.
Et si rouvrir les portières de la mystérieuse automobile revenait à ouvrir les portes de l’horreur ?
Après l’accident qui faillit lui coûter la vie en 1999, Stephen King a consacré trois ans à l’écriture de ce roman – l’œuvre d’un magicien de l’épouvante parvenu au sommet de son art !

Viens faire un tour sur le bolid’…

Ce roman se déroule à Statler, Pennsylvanie (ben ouais, tous les romans du Maître ne se déroulent pas dans le Maine), et oscille entre présent et passé afin de permettre au lecteur, et par la même occasion à Ned Wilcox, d’en apprendre davantage sur cette étrange voiture stockée dans le Hangar B depuis juillet 1979, moment où elle a été abandonnée dans une station service. Depuis la mort en juillet 2001 de son père, Curt Wilcox, policier de la Compagnie D, Ned trouve refuge dans les locaux où son père a travaillé, auprès des hommes et des femmes qu’il a côtoyé durant ses années de service. Il rend service, intègre l’équipe le temps d’un job d’été. Et c’est au cours de cet été-là qu’il découvre la mystérieuse Buick dans le Hangar B. Sa curiosité est piquée , alors il questionne Sandy Dearborn, le chef de brigade. Ce dernier, avec l’aide d’autres policiers, va reconstituer l’histoire de cette voiture étrange, de son apparition jusqu’au présent (« Quand la curiosité du chat s’est éveillée, autant la satisfaire un bon coup » (p.10)). Un véhicule factice, inutilisable en tant que tel. Et au cours des années, les policiers, notamment Curt Wilcox, vont tenter de percer les mystères entourant cette automobile.

Parce que c’est Stephen King, attendez-vous à du fantastique, du flippant, une touche d’horreur et pas mal d’interrogations. Comment ce véhicule est-il arrivé là ? Pourquoi ? Peut-on étudier cet étrange phénomène et tous ceux qui y sont liés ? Peut-on expliquer l’attraction, l’obsession que provoquent cette voiture venue d’on ne sait où ? Voilà, il me semble, une manière toute kingienne de montrer que l’on peut être fasciné par quelque chose que l’on sait être dangereux et dont on est incapable de se détacher, un attachement que l’on ne peut pas expliquer, mais qui est là, filet invisible qui nous retient, comme une terrible addiction. Et l’auteur parvient, grâce à son écriture, à son talent de conteur, à tenir le lecteur, à le rendre curieux tout comme l’est Ned Wilcox, et lui montrer cette voiture aussi fascinante que dangereuse, aussi obsédante que terrifiante. On est comme hypnotisé, sous emprise. C’est une sorte de relation toxique qui m’a rappelé Christine, mais dans un tout autre genre, Christine traitant plus d’une relation amoureuse toxique, bien qu’il y ait un lien certain entre Curt Wilcox et cette Buick venue de nulle part. Certain.e.s seront peut-être déçu.e.s, car bon nombre de questions resteront sans réponse à la fin de ce roman. Ici, ce n’est pas la destination finale qui a de l’importance, mais le chemin qui y mène. Et quel chemin! On se demande au fil des pages ce que nous réserve cette auto. On est dans l’attente, passif, comme le sont les hommes et femmes de la Compagnie D face à elle, scrutant les moindres changements mais ne sachant pas à quoi s’attendre, sur le qui-vive mais subissant cette emprise qu’elle a sur eux, cette sorte de domination qu’elle exerce sur son environnement, et pourtant, on trépigne, on s’impatiente: que va-t-il se passer, bon sang ?

Bien qu’il ne fasse pas partie de mes préférés, Roadmaster reste un bon roman que j’ai apprécié relire, même s’il ne paraît pas aussi abouti que les autres écrits de Stephen King. Il faut dire que la rédaction de ce récit a été interrompue par le terrible accident qui a bien failli coûté la vie à l’auteur en juin 1999. Je ne lui cherche pas d’excuse, mais ceci explique peut-être cela 😉

Infos sur le livre:

Édition présentée: Le Livre de Poche (04/01/2006). Titre ofiginal: From a Buick 8. Traduit de l’anglais (États-Unis) par François Lasquin. ISBN/EAN13: 9782253151555.

Également disponible au format numérique.

Pour aller plus loin:

J’ai remarqué une anomalie qui m’avait échappée à ma première lecture. Ce n’est qu’un détail, une broutille, mais ça m’a gênée un moment! Page 47 de mon édition, il est indiqué que la Buick a été confisquée suite à un non-paiement de facture d’essence d’un montant de onze (11) dollars.

Or, quelques pages plus loin, alors que Sandy Dearborn raconte l’apparition de la voiture, voici ce que j’ai lu:

Sept (7) dollars d’essence!

Je me suis dit que Stephen King avait peut-être pris en compte l’inflation du prix du litre d’essence dans son récit. Après vérification, il se trouve que ce n’est pas possible, ça ne colle pas avec les données que j’ai trouvé.

Il ne me reste alors que deux hypothèses: une erreur au moment de la traduction (eleven et seven sont assez « proches » au niveau de l’écriture), ou une erreur de King lui-même. Alors si vous avez le texte dans sa version originale, je serai curieuse de savoir qui a fait la boulette! Tout comme j’aimerai savoir si cela a été corrigé dans les éditions ultérieures à la mienne.

Et vous, l’aviez-vous remarqué?

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