Wyld T1: la Mort ou la gloire (Nicholas Eames)

Premier roman du canadien Nicholas Eames, et premier opus de la série The Band, publié en 2017 sous le titre Kings of the Wyld. La traduction d’Olivier Debernard paraît chez Bragelonne le 16 Octobre 2019 et devient Wyld T1: la Mort ou la gloire.

Présentation de l’éditeur:

La dernière tournée

Clay Cooper et ses hommes étaient jadis les meilleurs des meilleurs, la bande de mercenaires la plus crainte et la plus renommée de ce côté-ci des Terres du Wyld – de véritables stars adulées de leurs fans. Pourtant leurs jours de gloire sont loin. Les redoutables guerriers se sont perdus de vue. Ils ont vieilli, se sont épaissis et ont abusé de la bouteille – pas forcément dans cet ordre, d’ailleurs.

Mais un jour, un ancien compagnon se présente à la porte de Clay et le supplie de l’aider à sauver sa fille, prisonnière d’une cité assiégée par une horde de monstres sanguinaires. Même si cela revient à se lancer dans une mission que seuls les plus braves et les plus inconscients seraient capables d’accepter.

Le temps est venu de reformer le groupe… et de repartir en tournée.

Et ça donne quoi ?

Ce roman est bâti comme la novélisation d’une partie de jeu de rôle. Et peut-être est-ce une novélisation d’une partie de jeu de rôle. J’en vois certain.e.s froncer les sourcils à l’évocation de cette activité. Donjons et dragons, toussa. Non, ce n’est pas diabolique. La série Stranger Things a aidé à remettre au goût du jour ce type de jeu et il s’agit d’un pan de culture entier assez conséquent. Mais je m’égare… Ce roman est un peu plus que ça. Il mêle jeu de rôle et rock, faisant de son groupe d’aventuriers une ancienne « roquebande », détournement de groupe de rock, à la sauce médiéval fantastique, où les tournées sont l’occasion de montrer ses succès face à de terribles créatures ou des sorciers maléfiques. L’auteur a fait le pari un peu dingue de mettre en scène des personnages âgés, autrefois tous membres de Saga, et les fait reformer leur groupe afin d’aider l’un d’eux à retrouver sa fille. Surtout que cette roquebande là est une légende vivante, ayant établi des exploits prodigieux. Mais comment coller à la légende alors qu’on a bien vieilli, que la vie a mis les corps à rude épreuve et que les réflexes ne sont plus ceux de nos jeunes années ? Rattrapés par leur succès d’antan, le groupe peine pas mal à se sortir de situations parfois bien complexes.

Novice en jeu de rôle (que j’ai découvert il y a maintenant un an et demi grâce à l’actual play Rôle’n Play et grâce à d’autres rôlistes qui m’ont enrôlée ^^), je me suis beaucoup amusée à lire ce récit. Bien que les traits des personnages tiennent quelque fois de la caricature, le tout est plein d’humour et offre un divertissement vraiment agréable. Je parlais de novélisation de partie, parce que l’on sent parfois l’influence des résultats des lancers de dés dans les péripéties et les réactions que vivent les héros vieillissants. Pour autant, cela donne un côté imprévisible et cocasse que j’ai vraiment apprécié. Comme lors d’une partie autour d’une table, les rencontres faites par les membres de Saga dépendent de l’aléatoire, du hasard. Cela ajoute du piquant à l’histoire tout en étant drôle. Ce roman est aussi divertissant qu’une partie, et personnellement, j’ai trouvé ça vraiment sympa. Tous les ingrédients sont là pour nous permettre de passer un bon moment: des personnages rendus attachants par leur côté poissard qui renforce leur humanité, des péripéties amusantes, peu de temps morts. Et comme après une partie, je suis sortie de cette lecture avec le sentiment de m’être bien amusée.

Sans être de la littérature de haut niveau, ce roman a su me procurer beaucoup de plaisir. Peut-être est-ce dû justement au fait qu’entre ces pages, rien n’est là pour être pris au sérieux, puisqu’après tout, il s’agit d’un jeu. Et pourtant, les thématiques soulevées sont intéressantes. Comment vit-on après avoir été célèbre ? Est-il possible de revenir sur le devant de la scène après des années d’absence ? On évoque également le pouvoir de l’amitié, de l’amour, mais aussi le dépassement de soi et le sacrifice. Même les personnages secondaires ont un certain charisme. J’ai trouvé une des créatures croisées par nos héros particulièrement émouvante, monstre à deux têtes dont l’une décrit à son frère aveugle ce qui les entoure de manière poétique.

En bref, du super divertissement, que je conseille à tous. Inutile d’être rôliste pour apprécier ce récit qui, j’en suis sûre, vous donnera le sourire.

Pour aller plus loin:

Édition présentée: Bragelonne, version numérique. Traduit de l’anglais (Canada) par Olivier Debernard.

Également disponible en grand format et au format poche chez le même éditeur.

Ce roman a reçu différents prix:

  • Prix Reddit Fantasy 2017 du meilleur premier roman
  • Prix Fantasy Faction 2017 du meilleur roman de Fantasy
  • Prix David Gemmell 2018 du meilleur premier roman
  • Prix Hellfest Inferno 2020

L’auteur himself a concocté une petite playlist sympathique pour accompagner ce récit. Vous pouvez la retrouver juste là.

Vous pouvez trouver d’autres avis sur ce titre, notamment chez Xapur, Apophis , Onos et l’Ours Inculte, entre autres.

7 réflexions sur “Wyld T1: la Mort ou la gloire (Nicholas Eames)

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