La dette [Vengeance T1] (Mike Nicol)

Premier roman de la trilogie Vengeance, du sud africain Mike Nicol, publié en 2008 sous le titre Payback. La traduction française de Estelle Roudet paraît en 2013 aux éditions Ombres Noires.

Présentation de l’éditeur:

La rancœur ne compte pas le nombre des années. Le Cap : deux anciens trafiquants d’armes reconvertis dans la sécurité n’aspirent qu’à couler des jours heureux en famille. Mais quand le passé les rattrape sous la forme d’une dette d’honneur à respecter et que surgit la vénéneuse Sheemina, les ennuis s’accumulent. Est-elle une victime assoiffée de vengeance, une ex-terroriste ou une espionne ? Avocate experte en manipulation, elle harcèle les deux hommes. Des mercenaires réduits à l’état de victimes passives, la haine à ce point devient du grand art ! Sexe, drogue, trafic d’armes et de diamants sont au cœur de La Dette, premier volet de la trilogie Vengeance. Une manière rugueuse de découvrir une face obscure du pays arc-en-ciel. « La voix et le style de Nicol sont neufs, frais, uniques. Du vrai Cape Town. L’histoire est violente, brute, sombre, et pas faite pour les poules mouillées. » Deon Meyer.

Noir c’est noir…

Voilà pas mal de temps que je n’avais pas lu de thriller, parce que le genre ne m’attirait plus, que bien souvent ce sont les mêmes ficelles qui permettent de mener le récit. En voyant celui-ci qui traînait sur mes étagères depuis trop longtemps, je me suis dit « allez, pourquoi pas ? ». La mise en train a été compliquée, je ne le cache pas, probablement parce que je n’étais plus habituée aux « codes » du roman noir, du thriller. Pour autant, le prologue du récit nous plonge directement dans l’ambiance sombre et violente qui va planer au fil du roman.

Mike Nicol nous immerge dans l’univers de malfrats en tout genre: ex vendeurs d’armes reconvertis en gardes du corps de luxe pour touristes fortunés, flic corrompu, trafiquants de drogues, tueurs à gages, avocate aux mœurs douteuses, en bref, nous côtoyons ce qu’il y a de plus sombre en matière d’humanité. Et je ne parle pas de couleur de peau, ok ? L’action se déroule en Afrique du Sud, principalement au Cap, et l’on voit que même les personnes à la morale douteuse peuvent avoir une certaine vision de l’honneur et de la dette. C’est ainsi que l’intrigue commence, avec une dette d’honneur à respecter. Mais bien vite, cela va prendre une ampleur insoupçonnée et les différents protagonistes impliqués vont devoir redoubler de prudence et d’audace pour parvenir à sortir leur épingle du jeu sans trop de dommages.

Le style de l’auteur est incisif et sans fioriture. On va direct au propos tout en suivant plusieurs points de vue, chacun étant là pour défendre son business et sa peau. Les interactions entre les différents groupes de personnages mettent parfois et volontairement le lecteur dans le flou, tout comme le sont les protagonistes qui vivent les événements. C’est particulièrement bien fait et tient le lectorat en haleine.

Ce roman est aussi l’occasion de faire un état des lieux sur la situation économique, sociale, de l’Afrique du Sud et surtout du Cap. La pauvreté, l’insécurité, la toxicomanie sont omniprésentes. Elles sont le décor et le terreau de la violence du récit. Nous sommes dans un banc de requins où les plus forts, les plus malins et les plus chanceux parviennent à s’échapper.

J’ai, après environ une cinquantaine de pages de re-acclimatation au genre, tourné les pages avec une sorte d’addiction afin de savoir qui allait réussir à sortir de cette fosse aux serpents. Les fils de l’intrigue se mêlent, s’entremêlent, se dénouent pour se renouer autrement, jusqu’au final. Ce fut un moment de lecture très sympa, et si vous êtes amateur.rice du genre, je ne peux que vous conseiller ce roman.

Infos sur le livre:

Édition présentée: Ombres Noires (20/03/2013), traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Estelle Roudet. Titre original: Payback. ISBN/EAN13: 9782081277939.

Également disponible au format numérique.

Lecture faite dans le cadre du Club de Lecture VendrediLecture.

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